Personnaliser les apprentissages

Personnaliser les apprentissages

Personnaliser les apprentissages, c’est “apprendre pour soi et pour les autres, apprendre par soi et avec les autres.” (Perreti, 1991, p76)

Personnaliser… voilà un terme qui revient souvent en pédagogie. Pourtant, pour avoir fait quelques recherches sur le sujet, ce terme est ambigu. Il faudra attendre Sylvain Connac (2017) pour le définir comme étant :

l’ensemble des organisations pédagogiques qui considèrent l’élève comme une personne, c’est-à-dire qui reconnaissent à la fois sa dimension d’individu et le caractère politique de sa condition humaine. Personnaliser les apprentissages consiste à articuler de manière équilibrée trois approches pédagogiques : l’approche didactique collective, le travail individualisé et les interactions coopératives.

J’aime toujours préciser que l’enseignant veillera à proposer aux élèves des situations collectives et quelques heures d’individualisation sur la semaine. Les interactions coopératives interviennent dans ces deux moments, sous différentes formes.

La personnalisation reprend trois déclinaisons dans ma classe :

D’abord, les séquences de découverte permettent à mes élèves de construire leurs connaissances par confrontation sociale des représentations (ce qu’on appelle le socioconstructivisme). J’essaye donc, le plus possible, de les mettre en groupes face à une tâche complexe, et non compliquée!, qui, comme l’explique Joseph Stordeur, est une situation qui fait appel à l’organisation et à l’interaction de nombreux éléments (3).

Les apprentissages en « bloc » donnent de meilleurs résultats lors des contrôles immédiats. Par contre, ce sont clairement les apprentissages dits « aléatoires » qui donnent les meilleurs résultats à long terme. En fait, la complexité d’une tâche fait que l’on ne peut la réaliser mécaniquement. L’effort de recherche des chemins d’évocation des éléments indispensables assure la construction des traces à long terme. Alors que dans la situation de « drill », dès que le premier exemple a été ou pire, a été donné, expliqué comme c’est souvent le cas en classe pour que les enfants réalisent les tâches (exercices) sans trop de difficulté, les enfants ne travaillent plus que par analogie souvent « visuelle ». C’est donc toujours par essais et erreurs que l’apprentissage peut se faire. (Stordeur, 2016, p54)

Ensuite, je propose entre 2 et 10 périodes d’individualisation dans l’horaire (composé seulement de 19 périodes!) où les élèves pourront réaliser un travail individualisé à l’aide d’un plan de travail. Celui-ci reprend les tâches à réaliser en fonction de l’avancement dans les ceintures de compétences.  Nous retrouvons ainsi le temps de l’intégration, de l’évaluation et de la remédiation tels que proposés par Philippe Meirieu (lire les 4 temps d’apprentissage).

Enfin, le dernier ingrédient indispensable à la personnalisation des apprentissages est la coopération. Les élèves peuvent ainsi réaliser une tâche ensemble en s’entraidant ou encore demander de l’aide à un élève expert. C’est une véritable ruche en classe: les élèves chuchotent, se déplacent, s’entraident, s’entrainent, s’évaluent, remédient dans le couloir, manipulent sur de nouvelles notions, effectuent leur métier, … Chacun a sa place dans une mécanique bien huilée. Je vous invite à lire l’article à ce sujet.

Je vous invite à lire la bible pédagogique dédiée à la personnalisation des apprentissages.

(1) Perreti. A. (de), il Le Gal J., Mathieu A., 1991, p76.

(2) Connac, S. (2017). Enseigner sans exclure. La pédagogie du colibri. Issy-les-Moulineaux: ESF Editeur

(3) Stordeur, J. (2016). Comprendre, apprendre, mémoriser. Les neurosciences au service de la pédagogie. Louvain-la-Neuve: De Boeck Education.

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